Etude du système agraire et du développement agricole de la région du Vakinankaratra
BTS DARC
« Développement de l’Agriculture des Régions Chaudes » du lycée agricole de Saint Paul
Projet conduit avec l’appui de la Ferme Ecole de Tombontsoa d’Antsirabe, établissement de formation agricole membre du REAP AAOI.
Durant 2 semaines, 18 étudiants du BTS DARC (Développement de l’Agriculture des Régions Chaudes) se sont mobilisés sur le terrain pour définir et analyser le système agraire et le développement local d’une région des Hautes Terre de Madagascar : le Vakinankaratra.
Les rencontres d’acteurs, interviews d’agriculteurs , lectures de paysage, visites d’exploitations et de parcelles d’expérimentation et de démonstration, interventions des professeurs techniques de Tombontsoa et d’agronomes des centres techniques et de recherche complétés en soirée par un travail de synthèse et de documentation en soirée ont permis aux étudiants de dégager les principales caractéristiques de l’agriculture et réaliser le diagnostic de son développement .
Les résultats de l’étude paysages agraires dy Vakinankaratra:
Territoire à vocation agro-pastorale, le Vakinankaratra est une région dominée au nord par le massif volcanique de l’Ankaratra qui culmine à 2 644 m. Elle se divise en 4 zones agro écologiques. Chacune est caractérisée par un type d’agriculture. A l’ouest d’Antsirabe, la capitale de région, le moyen ouest (moins de 1200 m) est plus chaud et se caractérise par des paysages ouverts avec des plateaux favorables à l’élevage extensif de zébus, les cultures dominantes sont le maïs en pluvial, le manioc et d’arachide, le riz pluvial s’y est aussi développé. Au centre longeant la N7 une zone agricole de moyenne altitude de 1200 à 1600 m caractérisée par un climat tropical tempéré est favorable à l’élevage laitier (triangle laitier) et aux cultures maraichères, le riz y est cultivé dans le bas fonds nombreux dans les vallées et en pluvial sur les versants ( tanety )parfois sur pentes fortes . Deux zones de hautes altitudes ( plus de 1800 m) peu accessibles , au nord et au sud est et au climat froid a permis le développement de la culture de pommes de terre et la production de fruits tempérés comme la pomme , la poire et la pêche, les fortes pentes cultivées en pluvial sont exposées à l’érosion.
Les deux type d’élevage bovin du territoire :
Plus de 138 000 ménages pratiquent sur ce territoire une agriculture paysanne à petite échelle ( 1ha en moyenne), ont mis en place des systèmes de production leur permettant d’assurer la sécurité alimentaire de leur famille et dégager dans certains cas un revenu. Le riz, base de l’alimentation (138 kg/ha/an), est cultivé sur tout le territoire sur une saison de novembre à avril, majoritairement dans les rizières de bas fonds en irrigué, on considère que tous les bas fonds ont été valorisés, mais aussi sur les versants ( tanety ) en pluvial . Sur la même période, les agriculteurs selon leur zone cultivent en pluvial sur les versants des cultures comme le maïs , le soja, ou le manioc destinées en partie à l’autoconsommation mais aussi à la vente. Après la saison des pluies ( en contre saison) , les parcelles de bas fonds sont labourées pour installer les cultures vivrières ( pommes de terre, haricots, tomates, choux, petites pois) ou des céréales( ,orge, blé ..) destinées principalement à la vente ( vivrières sur marchés locaux, céréales pour l’ industries agro alimentaires) . Environ 5% des exploitations (soit plus de 12 000 ménages) pratiquent l’élevage laitier (race Pie Rouge Norvégienne et croisement) source de revenu supplémentaires permettant parfois la capitalisation.
Les étudiants ont mis en évidence le défi actuel du développement agricole du territoire : intensifier pour faire face à la pression foncière conséquente de la forte croissance démographique et garantir la sécurité alimentaire et la préservation des ressources ( sol et eau).
Les acteurs locaux rencontrés et les visites de parcelles d’expérimentation et de démonstration ont permis d’identifier plusieurs solutions agronomiques envisageables pour relever ce défi : l’introduction de nouvelles variétés (riz, pommes de terre..) ,l’amélioration génétique de la race laitière, l’amélioration des systèmes fourragers par l’introduction d’espèces résistantes et régénératrices des sols, l’introduction des fabacées dans les rotations et associations de culture, l’utilisation des composts et des purins dans la fertilisation, l’utilisation des bio pesticides pour la protection des cultures, les systèmes de cultures sous couvert végétal etc..
Cette étude a permis aux étudiants BTS DARC , futurs techniciens agricoles et agent de développement de mobiliser leurs connaissances acquises au cours de leur formation , mais aussi d’acquérir de nouvelles compétences et outils nécessaires à l’exercice de leur métier comme la prise en compte d’un contexte pour orienter l’activité agricole et le conseil en développement .
Ils ont été en particuliers formé in situ sur la collecte , la saisie et traitement de données agronomiques et économiques, le caractérisation et l’analyse d’un système agraire, l’établissement et l’interprétation d’une typologie , la caractérisation des formes locales d’organisation de l’agriculture et du développement local.
Ce séjour a été aussi pour les étudiants l’occasion de se confronter à d’autres réalités sociales et culturelles, expérience favorable à l’ouverture à l’autre et à l’esprit de solidarité
Didier RAMAY
Co animateur réseau géographique de l’enseignement agricole
Madagascar – Afrique du Sud – Océan Indien
Legta de Saint-Paul
Le programme de coopération éducative transfrontalière des établissements du REAP AAOI (Réseau des Établissements Agricoles Professionnels de l’Afrique Australe et Océan Indien) est cofinancé par l’Union européenne et la Région Réunion. L’Europe s’engage à La Réunion avec le Fonds Européen pour le Développement Régional (FEDER).